Au terme de la précédente partie de notre chronique, une question demeurait en suspens : comment, selon Alain, les citoyens doivent-ils s’y prendre pour contrecarrer le dessein des Compétents et préserver l’intégrité du régime démocratique ? Le philosophe avance une réponse en forme de paradoxe : « obéir en résistant ».
Obéissance et résistance
Dans l’un des propos centraux de l’œuvre, Alain invite le lecteur à retourner s’asseoir sur les bancs de l’école pour assister à la leçon d’éducation civique d’un instituteur, en présence d’un représentant du pouvoir politique. Le maître d’école instruit ses élèves au sujet de leurs obligations civiques et de leurs droits, ainsi que sur leurs intérêts dans le jeu politique qu’ils rejoindront à leur majorité :
Discours de l’instituteur. « Mes chers enfants, puisque le pouvoir aujourd’hui nous écoute, je veux rassembler en peu de mots ce que j’ai eu l’occasion de vous dire concernant la politique. Le premier article, le mieux connu, est qu’il faut obéir aux pouvoirs, j’entends de bonne volonté, sans restriction, et au mieux (…) »
« Il faut, dit-il, une contrepartie. Ce contrat entre les citoyens et le pouvoir ne peut être ainsi fait que l’un ait tous les droits et que l’autre n’en ait aucun. Ne discutons pas sur le droit d’agir, de posséder, de louer son travail, de le refuser, même d’exprimer ce que l’on pense. Ces droits, de même que le droit d’élire, de critiquer, de contrôler, sont réglés par des lois qui sont mieux que passables. Mais je laisse ce détail pour en venir à l’essentiel qui est le devoir de penser librement. Dès que le citoyen est crédule, tous les droits sont comme abolis. Il ne faut point croire. Cela est très pénible de ne point croire ce que dit un homme éloquent et qui occupe la plus haute place. Mais comprenez aussi qu’un tel homme est toujours entouré de flatteurs, qu’enfin il exerce le pouvoir, chose enivrante, aveuglante. Il sera trompé, il se trompera lui-même. L’histoire des peuples, comme je vous l’ai montré, est l’histoire des erreurs où tombe naturellement tout pouvoir qui gouverne aussi les pensées. Donc examinez, instruisez-vous, écoutez les uns et les autres. Dans les cas difficiles, sachez douter. L’opinion règne toujours ; elle se fait sentir par le vote, mais bien avant le vote. Chacun de vous est partie de l’opinion et modérateur du pouvoir. Le muet refus de croire y suffit. »
« Encore un mot là-dessus, mes amis. N’acclamez point. L’acclamation vous revient et vous prend au cœur. L’acclamation a fait tous les maux de tous les peuples. Le citoyen se trouve porté au-delà de son propre jugement, le pouvoir acclamé se croit aimé et infaillible, toute liberté est perdue. Le lourd devoir d’obéir n’est plus limité ni tempéré par rien. Je décris ici des mœurs nouvelles ; je vous trace un pénible devoir. Mais, mes amis, si l’on veut être libre, il faut le vouloir. Et n’oubliez jamais que les pouvoirs seront modérés, prudents, circonspects, préservés à jamais de l’infatuation, raisonnables enfin, et ménagers de vos biens et de vos vies si seulement vous vous privez de battre des mains. »
Le plaisant est que le pouvoir le plus ombrageux ne peut rien trouver à redire dans ce discours ; mais il bouillonne à l’entendre ; il voudrait appeler ses gardes, il espère, il appelle de tout son cœur la désobéissance, cette autre garde des rois.
Alain, Propos sur les pouvoirs. Éléments d’éthique politique, Gallimard, Paris, 2014, p. 164-166.
Ce discours est long et complexe. L’instituteur débute sa leçon en rappelant aux écoliers les conditions nécessaires à la paix de toute société organisée : le respect des lois et l’obéissance aux institutions et à leurs agents. Ce poncif sert manifestement à endormir la méfiance du représentant de l’État qui assiste à la leçon (« puisque le pouvoir aujourd’hui nous écoute »), mais il est aussi, dans une certaine mesure, juste et de bon sens1. Vient ensuite le point qui conditionne ce qui a été dit au sujet de l’obéissance attendue des citoyens : la légitimité du pouvoir politique dérive de son respect des libertés des citoyens. Alain revient ici à la métaphore du navire et du pilote, symbolisant le contrat tacite liant les citoyens à l’État. Les citoyens prêtent allégeance au pouvoir, tandis que leurs droits « sont réglés par des lois qui sont mieux que passables ». Ainsi, si le contrat est rompu du fait de l’État, les citoyens sont libérés de leurs obligations à son égard, et la révolte devient un recours légitime.
Jusqu’ici, le discours de l’instituteur restait quelque peu convenu. Les futurs citoyens sont appelés à respecter l’autorité de l’État, sauf dans le cas extrême où celui-ci viendrait à se retourner ouvertement contre eux. Or, comme nous l’avons vu précédemment, les Compétents se gardent bien de mener leur entreprise de confiscation du pouvoir au grand jour pour ne pas s’aliéner les citoyens. La leçon prend une tournure plus subversive lorsque le maître d’école met en garde ses élèves contre la corruption qui s’empare inévitablement des détenteurs du pouvoir. Sur ce processus de corruption, les citoyens n’ont aucune prise. Il est inhérent au fonctionnement même du pouvoir, qui est une « chose enivrante, aveuglante ». En revanche, s’ils sont conscients de l’existence de ce processus, les citoyens se montreront méfiants dans leurs rapports avec le pouvoir et se prémuniront ainsi de la menace la plus insidieuse qui pèse sur eux : « dès que le citoyen est crédule, tous les droits sont comme abolis ». Face au pouvoir, même s’il s’agit d’un pouvoir qui tire sa légitimité du suffrage universel, une défiance de tous les instants est de mise.
Arrivés à la fin du troisième paragraphe, nous sommes pris de vertige devant les efforts démesurés que l’instituteur requiert de ces jeunes écoliers – et donc de nous, les lecteurs, à qui Alain s’adresse. En effet, l’instituteur explique aux futurs citoyens qu’ils auront tout à la fois pour devoir de garder à l’esprit la tendance naturelle des détenteurs du pouvoir à la tyrannie ; de respecter l’autorité de ces derniers dans la mesure où ils demeurent dans les limites prévues par la loi ; et de ne pas céder à la tentation d’idéaliser les élites républicaines, quels que soient leur popularité, leur habilité rhétorique ou leurs mérites avérés. Le citoyen exemplaire dont Alain brosse le portrait est un individu chancelant sous les responsabilités. Sur ses épaules pèse la charge d’assurer la survie du régime démocratique. S’il baisse sa garde face au pouvoir, s’il trébuche ne serait-ce qu’une fois, c’en est fini des libertés (« L’histoire des peuples (…) est l’histoire des erreurs où tombe naturellement tout pouvoir qui gouverne aussi les pensées »). D’une lucidité et d’une vigilance absolues, le citoyen doit examiner minutieusement tout ce qui est dit et fait par le pouvoir, sans se résoudre à haïr et à détruire ce pouvoir, qui est la condition de ses libertés tout autant qu’une menace constante pour celles-ci. Le maître d’école s’excuse de formuler de telles exigences : « Je décris ici des mœurs nouvelles ; je vous trace un pénible devoir. Mes amis, si l’on veut être libre, il faut le vouloir ».
Il nous reste à souligner l’enjeu de la subversion dans ce propos. L’instituteur est évidemment un agent de l’État. En tant que tel, il est censé veiller aux intérêts de son employeur. Pourtant, sous le couvert d’instruction civique, il enjoint aux écoliers de se méfier de l’État et de ses représentants et ce, justement, en présence de l’un de ces représentants officiels qui assiste à la leçon. Alain fait ici preuve d’une grande élégance dans la mise en scène des idées qu’il formule. Le maître d’école, qui incarne la pensée de l’auteur, met directement en pratique ce qu’il préconise dans son discours à mesure qu’il le délivre, c’est-à-dire qu’il faut sans-cesse questionner et juger le pouvoir politique sans dépasser les bornes, ce qui permettrait, dans le cas inverse, au pouvoir de sanctionner la dissidence, comme nous allons le voir à présent.
Considérations sur les formes de résistance
Dans un autre propos, Alain donne à voir la conséquence dramatique d’une opposition frontale du citoyen à une décision prise par le pouvoir, afin d’illustrer la manière dont sa maxime « obéir en résistant » doit être comprise et appliquée :
La liberté d’action, nul ne l’a. La rue est barrée par ordre, à l’occasion d’incendie, de bagarre ou de cortège. Je veux passer, l’agent s’y oppose. Je veux discuter, l’agent ne m’écoute seulement pas. Je menace, l’agent m’empoigne. Je frappe, l’agent m’assomme. Tout est clair ici, et j’ose dire raisonnable (…).
La ruse est dans la critique, dans le recours, dans cette mise en jugement des pouvoirs qui, par la liberté d’opinion, ne cesse pas un seul moment. L’opinion gouverne dès qu’elle peut s’exprimer. Mais dès qu’elle fait désordre, ou seulement apparence de désordre, elle ne peut plus s’exprimer. La méthode de crier est très mauvaise ; elle a toujours fortifié les pouvoirs ; elle donne occasion à cette action prompte et irrésistible qui recouvre le fait et obscurcit à jamais la question.
Alain, Propos sur les pouvoirs. Éléments d’éthique politique, Gallimard, Paris, 2014, p. 149-151.
La situation imaginée par l’auteur est simple : un agent de police nous refuse l’accès à une rue, sous un prétexte quelconque. Peut importe ici que l’interdit soit justifié. Contrevenir, ou même questionner la pertinence de cet ordre, nous mettrait en position de prendre la pleine mesure de ce que l’expression « monopole de la violence légitime » signifie. En effet, l’agent de police, comme son nom l’indique, est un agent de l’État : le dépositaire de son autorité et l’exécuteur de ses volontés. Désobéir, résister à l’agent, revient à s’opposer à l’État lui-même, et expose à de lourdes conséquences. Bien entendu, l’exemple donné par Alain est volontairement trivial. Si la rue est bloquée, nous emprunterons la suivante, ou nous attendrons qu’elle soit de nouveau ouverte à la circulation. Mais si le conflit qui nous oppose à un agent ou à l’État est motivé par un enjeu conséquent, et que l’arbitraire de la situation est réellement inacceptable, quel recours nous reste-t-il en tant que citoyens ?
Par cet exemple, Alain nous montre que la résistance active ne présente pas un grand intérêt pour le citoyen. Tout mouvement en ce sens est une occasion pour le pouvoir de répondre par la violence, et le citoyen sort fatalement perdant de cette escalade. Le dialogue n’est pas non plus une solution envisageable, puisque l’agent de police n’est pas là pour discuter. Le citoyen semble impuissants face à la force supérieure que l’État peut déployer s’il fait mine de résiter. Pire, la résistance est non seulement destinée à l’échec, mais elle permet aux autorités de présenter les dissidents comme des extrémistes, des agitateurs, des ennemis de l’ordre public, etc. et ainsi de balayer leurs arguments sans avoir à les examiner ou à en débattre2.
Il est à noter que l’auteur ne place pas son discours sur le plan de la morale. Sa réflexion ne cautionne pas l’usage de la force par l’État pour assurer l’« ordre public », et ne condamne pas non plus la résistance des citoyens. Alain fait simplement remarquer que ce mode d’action n’est pas le plus efficace dans l’optique de la préservation des libertés civiques3. Alain résonne en stratège et appelle les citoyens à faire de même. La perspective d’un combat inégal doit nous pousser à considérer l’emploi de la ruse pour triompher. Ici, la « ruse » consiste à ne pas donner l’occasion au pouvoir d’employer la puissance dont il dispose, ou à le faire en s’exposant à d’intolérables conséquences dans l’opinion. En somme, à faire jouer l’opinion contre le pouvoir grâce à la « critique », au « recours [en justice] », à la « mise en jugement des pouvoirs », qui sont autant d’armes dont les citoyens disposent, mais dont ils se priveraient en initiant un rapport violent avec l’Etat.
Bien entendu, cette stratégie contraint les citoyens à adopter une attitude défensive et jouer la passivité : il faut laisser faire le pouvoir pour condamner ensuite son action et l’obliger à reculer. Dans de nombreux cas, les citoyens seront mis devant le fait accompli et renonceront à défaire ce qui a été mis en place, alors qu’une résistance acharnée aurait pu contrecarrer la manœuvre du pouvoir. Je pense que les conseils d’Alain ne sont pas absolument à prendre au pied de la lettre et qu’il faut faire preuve de bon sens, ce qu’il nous enjoint, de toute manière, à faire.
Conclusion : le triomphe à venir de l’opinion publique et l’avènement de la démocratie véritable
Pour conclure cette chronique sur une note résolument positive, arrêtons-nous sur l’un des propos les plus optimistes de l’œuvre, dans lequel Alain imagine ce que sera la République lorsque les citoyens auront réellement pris conscience de leur rôle et du poids qu’ils peuvent avoir dans le jeu politique :
La vraie démocratie est en train de se montrer, en d’assez rares pays, dont nous sommes, remarquables par un pullulement de mauvaises têtes. Et comment se montre-t-elle ? Non par des partis une fois comptés, ni par des élus une fois élus, mais par des réactions continuelles de l’opinion publique agissant directement sur les élus (…).
Voilà ce que peut être la politique, c’est-à-dire non pas brillante, mais raisonnable, dès qu’on a le courage de croire que le peuple a droit et le moyen de se faire entendre même en dehors de l’isoloir. Quant aux moyens, on les cherche, on les essaie (…).
Ce sera l’hiver de notre politique. Enfin les gouvernants seront jugés par des hommes qui ne désireront nullement les remplacer. La grande fonction du peuple sera de répondre et d’interroger (…). Le Palais-Bourbon, rempli de citoyens attentifs et défiants, ne sera plus ce théâtre où la réplique arrive comme une flèche. Ce plaisir nous coûte trop cher
Alain, Propos sur les pouvoirs. Éléments d’éthique politique, Gallimard, Paris, 2014, p. 224-226.
Ce propos est un condensé des attentes de l’auteur vis-à-vis de ses concitoyens. L’attachement aux libertés, la méfiance constante à l’égard des élites et du pouvoir, et l’épanouissement d’une intelligence collective tendue vers la recherche du Bien commun sont célébrés comme les clefs de l’émancipation. Dans cet avenir utopique, la démocratie directe, ou participative, est instituée comme un complément nécessaire à la démocratie représentative dont nous nous contentons aujourd’hui, faute de mieux. La formule « l’hiver de notre politique » désigne la fin des tribuns qui séduisent les foules par d’habiles discours et promesses, des professionnels de la politique plus concernés par leur carrière que par l’état du pays, de l’esprit partisan qui règne en maître et prévaut sur l’intérêt général ; et le triomphe des citoyens qui en découlera : l’avènement d’un Printemps des Peuples.
Les Propos sur les pouvoirs ont été l’occasion de dresser un portrait sans concession de la démocratie telle qu’elle était pratiquée en France du temps de la IIIe République. Le caractère dysfonctionnel du régime démocratique est relevé par Alain, sans servir de base à la formulation d’une critique à l’encontre de son principe même, qui est l’autodétermination du peuple. Ainsi, l’auteur donne tort aux cyniques et aux autocrates, pour qui la faillibilité de notre régime seraient une raison suffisante pour le remplacer par un autre, plus autoritaire ; et aux thuriféraires béats de la démocratie, qui estiment que tout est parfait dans le meilleur des mondes et que le processus démocratique est accompli. De la même manière que Winston Churchill considérait que « la démocratie est la pire forme de gouvernement qu’il soit, si l’on fait exception de toutes les autres formes de gouvernement qui ont été essayées jusqu’à maintenant4 », Alain nous montre que la démocratie n’est pas un état achevé, mais un horizon plein de promesses. Un apprentissage long et difficile de la liberté, reposant tout entier sur la volonté du peuple de dépasser la condition médiocre dans laquelle il a été confiné par ses maîtres pour saisir enfin les rênes de sa destinée.
Notes
1 En effet, sans cela, la société sombre dans le chaos et la violence, car chacun est libre d’employer la force comme bon lui semble pour parvenir à ses fins. Il n’est pas question ici d’une société anarchique au sens positif du terme, c’est-à-dire libérée de tout rapport de domination (mais néanmoins ordonnée) ; mais de l’anarchie primordiale (l’« État de nature ») qui régnait sur le monde avant l’avènement de la société et que Thomas Hobbes, dans son Léviathan (1651), imagine comme une « lutte de tous contre tous ». Pour y mettre un terme et ne plus avoir à craindre en permanence pour leur vie, le philosophe anglais imagine que les individus décidèrent de déposer les armes et de s’entendre en mettant au point un « contrat social ». Chacun abdique de sa capacité à employer la force pour se défendre ou se faire justice, et la confie à une entité toute-puissante chargée d’assurer la protection des citoyens et de leurs biens : c’est la naissance de l’État et le passage de la liberté naturelle à la liberté civile.
2 Les lois « Lois scélérates », votées dans l’urgence sous la IIIe République, sont un parfait exemple de ce principe – et Alain les a sûrement à l’esprit lorsqu’il écrit ces lignes. À la fin du XIXe siècle, une vague d’attentats anarchistes déferle sur l’Europe. Toutes les institutions étatiques ou symboliques de l’autorité (l’Église, l’Armée, la Police, la Justice, les services de perception des impôts, etc.), de nombreuses personnalités politiques (monarques, dirigeants, ministres, parlementaires), ainsi qu’un grand nombre d’anonymes liés de près ou de loin à l’ordre bourgeois, au capitalisme et à l’oppression sous quelque forme que ce soit, sont pris pour cible et font l’objet d’attaques à la bombe, à l’arme à feu ou à l’arme blanche. En France notamment, une bombe explose dans le Parlement le 9 décembre 1893, en représailles à l’exécution de Ravachol ; le 24 juin de l’année suivante, Sadi Carnot, le président de la République, est poignardé par un jeune anarchiste italien. Ces attentats spectaculaires provoquent de profonds remous dans l’opinion publique et donnent au pouvoir toute latitude pour rétablir l’ordre et criminaliser les idées libertaires. Ainsi, entre 1893 et 1894, trois lois profondément liberticides sont adoptées pour organiser la répression de l’anarchisme, avec pour conséquences directes le recul de la liberté de la presse et la fermeture de journaux partisans de l’anarchisme, la criminalisation de l’apologie des thèses anarchistes (même sans appel à la violence), et l’enfermement préventif d’un certain nombre d’individu sur les seules bases de leur appartenance (reconnue ou présumée) à un cercle anarchiste. Plus généralement, c’est la pensée libertaire dans son ensemble qui est marginalisée et criminalisée, et qui enregistre de ce fait un net recul dans l’opinion publique.
3 Je tiens à préciser que ce point fait l’objet de nombreux débats et que je ne fais ici que tenter de rapporter le plus fidèlement possible la pensée d’Alain. Pour une vision opposée sur l’emploi de la violence, reportez-vous par exemple aux ouvrages de Peter Gelderloos, Comment la non-violence protège l’État : Essai sur l’inefficacité des mouvements sociaux, Herblay, Éditions Libre, 2018 ; et L’échec de la non-violence : Du printemps arabe à Occupy, Herblay, Éditions Libre, 2019.
4 « Democracy is the worst form of Government except all those other forms that have been tried from time to time », Cf. The Official Report, House of Commons (5ème éd.), vol. 444, 11 November 1947, p. 206–207.